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Les deux amis - Azay-le-Rideau

L'ŒUVRE DE BALZAC ET LA TOURAINE

 

 

Les Deux amis est un texte inachevé de Balzac qui évoque largement la Touraine  et les tourangeaux, notamment dans le chapitre II intitulé L’AUTRE.

Balzac évoque encore une fois le château d’Azay, lieu récurrent dans ses œuvres tourangelles.

Cette Touraine, il ne suffit pas de la lire dans les livres parfois imprécis des auteurs d’outre-Manche (on peut penser aux descriptions parfois fantaisistes dans le Quentin Durward de Walter Scott), il faut venir la voir en vrai. Ce texte prend parfois le tour d’une ode à cette Touraine que l’auteur chérissait.

 

Quel amateur du pittoresque ne parlerait pas avec enthousiasme de ces tableaux, de ces points de vue, cent fois plus beaux que ceux décrits par les Radcliffe et les Walter Scott, car ils sont vrais, point factices, et vous pouvez les lire, assis sous un chêne, par une belle soirée, pendant que l'auteur par excellence vous en change incessamment les décorations. C'est un nuage rougeâtre ou noir, une vapeur blanche, ou un soleil étincelant !...

Je ne suis certes pas intolérant, mais je donne cordialement au diable ceux qui n'ont pas vu AZAY !... ce merveilleux château, dont les fondations sont merveilleusement plantées dans l'Indre!... – Et ces prairies !... Si belles à l'œil et si mauvaises pour les vaches ; Oui, l'herbe en est aigre et rêche, comme un discours de M. Duplessis-Grénédan, de villélienne mémoire. Et ces beaux bois, ces chênes séculaires, que les propriétaires laissent debout parce qu'ils n'en ont pas le débit. Et ces vieux châteaux – spectres de la féodalité –, tous moussus, tous enveloppés d'un double manteau de lierre, et lézardés comme un soldat percé de mille coups de sabre. Puis, le ciel de la Touraine, ce ciel de paradis, qui porte à la paix, au calme, à la fainéantise des moines. Aussi, ne sait-on pas pourquoi la société y est si peu nombreuse. Là, comme ailleurs, les voisins se haïssent plus ou moins, et chacun reste chez soi. Inappréciable discorde qui rend les campagnards d'autant plus hospitaliers pour l'étranger !... Ô patrie! Honte à qui n'admirerait pas ma joyeuse, ma belle, ma brave Touraine, dont les sept vallées ruissellent d'eau et de vin. Admirable contrée pour dire la messe!...

 

Nathanaël Gobenceaux (musée Balzac, Saché)

 

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