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Manuscrit
Lieu de conservation
Historique des propriétaires : Ancienne bibliothèque de Mme Ève de Balzac. Collection Charles de Spoelberch de Lovenjoul (1836-1907). Légué par Charles de Spoelberch de Lovenjoul à l’Institut de France (1907).
Description physique : 140 feuillets reliés dans un même volume par Jacques Spachmann (280 x 210 mm). Page de titre non numérotée (folio A). Folio 1 paginé « 0 ». Folio 2 à 140 paginés « 2 » à « 140 » (folios 137 à 140 initialement paginés séparément 0, 00, 000, 0000).
Présentation du contenu
Le manuscrit comprend une page de titre, le texte de la première préface (Pl., t. IX, p. 915-916) et le texte du roman qui commence directement par l’épisode du bal de Tours (Pl., t. IX, p. 982-1229). La lettre d’envoi de Félix à Natalie et l’enfance de Félix seront écrits postérieurement.
La division en chapitres annoncée sur la page de titre (« Les deux enfances – Premières amours – Les deux femmes – Dénouement ») n’apparaît pas dans le manuscrit. Elle n’apparaîtra que sur épreuves. En revanche, le manuscrit comporte deux parties d’égale importance (distinctes au folio 65) dont la première partie, qui se termine avec la fin du premier séjour de Félix à Clochegourde, correspond aux trois articles publiés dans la Revue de Paris et au premier tome de l’édition Werdet.
L’aspect « roman par correspondance » sera accentué au fil des épreuves. Le manuscrit ne comprend qu’une seule lettre, celle adressée par Félix à Henriette après une horrible scène du comte.
Le manuscrit n’est qu’un scénario si on le compare aux révisions successives. Ainsi, l’analyse des sentiments de Félix au moment où il quitte Clochegourde se limite à une phrase dans le manuscrit (« Quand je fus au sommet du plateau, je contemplai la vallée une dernière fois ») alors qu’elle représente une page dans la Revue de Paris.
Le style de Balzac est parfois sec, lourd et confus dans le manuscrit. Les personnages s’expriment gauchement mais sans contrainte, sans pudeur, sans prudence politique. Ainsi, Mme de Mortsauf déclare « J’ai trois enfans auxquels je ne faudrai, sur lesquels je pourrai verser les rayons de mon âme, et auxquels je pourrai donner ma vie sans qu’il s’y trouve aucune parcelle adultérée. » Félix exprime une « admiration », presque du « fanatisme » pour Napoléon en 1814. Il traite les « grands hommes » de « sublimes polichinelles ».