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[La Chevrière - Extrait de l’atlas de la terre de Saché]

La Haute Chevrière - Saché

HONORÉ DE BALZAC EN TOURAINE

Aujourd’hui nous avons eu Môsieur le Maire de Saché à déjeuner, car il est venu faire un mariage. On se marie beaucoup ici à cause de la mobilisation de la Garde Nationale et du recrutement.

Lettre d’Honoré de Balzac à Mme Hanska, Saché, 20 juin 1848.

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Anciens seigneurs et maires de Saché

Entre 1801 et 1871, François-Jacques Le Breton de Vonnes, son fils François et son petit-fils Hippolyte seront chacun un temps maire de Saché.

Jacques Briau, adjoint au maire à partir de 1818 et régisseur du domaine de M. Margonne de 1816 à 1823, gardera un souvenir mitigé de la période où François Le Breton occupait la fonction de maire :

« M. de Vonne propriétaire de la Chevrière, restait constemment [sic] à Tours, il ne s’occupait nullement de la mairie, je faisais toutes les fonctions de la place, j’avais une délégation générale du maire »[1].

En juillet 1825, le maire de Saché figure parmi les témoins du mariage du baron Pierre-Jean Deurbroucq avec Charlotte Landriève des Bordes, la fille du maire d’Artannes [2].

Vie de château à la Chevrière

Depuis 1767, les Le Breton étaient propriétaires de divers fiefs et seigneuries, dont Vonnes et la Chevrière. Le château de la Chevrière reste leur lieu de résidence, tandis que Vonnes est confié à des métayers. Tout au long du 19^e siècle, le domaine se transmet de père en fils. Ainsi, lors de son mariage en 1813, François Le Breton de Vonnes reçoit de son père les terres de la Chevrière et de Vonnes en dot [3].

Le château de la Chevrière, édifice du 17^e siècle [4], est remanié à plusieurs reprises au 19^e siècle. En 1819, François Le Breton de Vonnes engage notamment des travaux d’agrandissement [5].

D’après le premier recensement de la population de Saché en 1836 [6], M. François Le Breton de Vonnes (46 ans) et sa femme Laure (40 ans) résident à la Chevrière avec leurs trois fils, Hippolyte (21 ans), François-Alexandre (15 ans) et Henri (20 mois). Ils emploient un laquais et un cocher dont la femme réside également au château en qualité de cuisinière.

Dans sa correspondance, Honoré de Balzac ne mentionnera qu’à une seule reprise celui qu’il nomme simplement d’un ton moqueur «Môsieur » le maire de Saché, « venu faire un mariage »[7] lors des événements politiques de juin 1848.

Christelle Bréion (musée Balzac, Saché)

[1] Mémoires de Briau-Bodin, manuscrit conservé aux AD37 sous la cote 1J1348.

[2] Propriétaire du château de Méré situé sur la commune de Pont-de-Ruan et d'Artanne.

[3] André Montoux, "Deux lieux balzaciens : Vonnes à Pont-de-Ruan, La Haute Chevrière à Saché", dans BSAT, XLI, 1986, p. 470.

[4] Jean-Marie Couderc (dir.), Dictionnaire des communes de Touraine, CLD, Chambray-les-Tours, 1987, p.685.

[5] Ibid, p.474.

[6] Les listes nominatives par commune et par famille ont été établies à partir de 1836, tous les cinq ans, en application de la circulaire du ministre de l'Intérieur du 10 avril 1836 précisant que « le recensement à faire dans chaque commune doit comprendre les individus de tout âge et de tout sexe, habitants ou domiciliés dans la commune, même ceux qui en seraient temporairement absents. Le tableau nominatif doit être établi par famille ou ménage ».

[7] Lettre d’Honoré de Balzac à Mme Hanska, Saché, 20 juin 1848, LHB, II, p.873.