Le château - Azay-le-Rideau

HONORÉ DE BALZAC EN TOURAINE

Saché est un débris de château sur l’Indre, dans une des plus délicieuses vallées de Touraine. […] À une lieue est le beau château d'Azay, bâti par Semblançay, une des plus belles choses architecturales que nous avons [1].

Lettre d’Honoré de Balzac à Mme Hanska, Paris, mars 1833.

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M. de Biencourt, un soutien politique pour Honoré de Balzac

Le marquis de Biencourt, Armand-François (1773-1854) et son fils, le comte de Biencourt, Armand-Marie-Antoine (1802-1862) comptent parmi les plus riches propriétaires fonciers d’Indre-et-Loire, de même que leur ami Jean Margonne (1780-1858), le propriétaire du château de Saché.

En 1832, tandis que Balzac projette de demander Mme Deurbroucq en mariage, il envisage aussi de poser sa candidature à l’élection partielle de Chinon.  Comme en témoigne le beau-frère du comte de Biencourt, le jeune romancier peut alors compter sur l’appui du marquis de Biencourt : Mr de Biencourt m’a dit que […] toutes les voix dont il pourrait disposer vous étaient acquises dans le cas où vous penseriez à vous faire porter [2]. Finalement, Balzac renonce à cette candidature ne pouvant réunir le cens minimum requis pour être éligible. 

Visites de Balzac au château d’Azay-le-Rideau

En 1845, Balzac traverse la France en compagnie de Mme Hanska et sa fille Anna. Il compte venir dans la vallée de l’Indre et prévient M. Margonne : Je montre notre belle Touraine à des étrangères et je viendrai dans la vallée de l’Indre leur faire voir Azai. Si vous êtes à Saché, faites-le-moi savoir par un petit mot à mon nom, poste restante, à Tours. J’aurai le plaisir de vous rendre une petite visite. J’y serai le 1er août ou le 31 juillet [3]. M. Margonne est absent et Balzac ne fera donc pas découvrir le château de Saché à sa bien-aimée. Cependant, il a pu être reçu par le marquis de Biencourt.

En effet, en 1848, à l’occasion de son dernier séjour à Saché et en Touraine, Balzac est accueilli au château d’Azay-Le-Rideau les 21 et 22 juin. Il apprécie alors les récents aménagements architecturaux réalisés par le marquis : Il a fini la tour qui était en construction quand nous y sommes venus et c’est fort bien, ça a été fait pareil à tout le reste du château [4], explique-t-il à Mme Hanska. Quelques jours plus tard, M. de Biencourt vient déjeuner à Saché. Il raconte alors les récents événements politiques de Paris (Journées de juin) que Balzac rapporte ensuite à Mme Hanska : il nous a raconté des détails épouvantables : des femmes coupaient le cou à des officiers sur des billots avec des couperets, et leur abattaient les mains auparavant [5].

Invitations mutuelles à Paris

Par ailleurs, Balzac semble côtoyer régulièrement les Biencourt lorsqu’il est à Paris, comme en témoigne notamment cette lettre de 1841 adressée par M. Margonne au romancier : Je n'ai pas pu m'acquitter de votre commission pour le marquis de Biencourt, il venait de repartir d'Azay quand j'ai reçu votre lettre, vous le rencontrerez un de ces jours à Paris où il doit être en ce moment [6].

Quelques années plus tard, en mars 1848, Balzac accueille le marquis et son fils dans son hôtel particulier de la rue Fortunée pour leur montrer sa collection de peintures : J’attends ce matin […] M. Margonne, avec les 2 mrs de Biencourt, père et fils, amateurs de tableaux qui veulent voir les miens [7]. En retour, le marquis reçoit Balzac à dîner dans son domicile parisien au mois d’avril [8].